Le Pavillon Rouge est le second vin du Château Margaux. Alors que l'existence d'un deuxième vin remonte au début du XVIIe siècle, c'est en 1908 qu'il adopte son nom définitif de Pavillon rouge du château Margaux. Bien sur, il n'a pas la même complexité, la même « aura » que le grand vin, mais l'équilibre en bouche qu'il propose procède du même dosage de puissance et de douceur. C'est une cuvée que l'on peut généralement voir vieillir au delà de 30 ans.
Le Château Margaux règne incontestablement sur le sud du Haut Médoc depuis le 17e siècle. Premier « claret » que l'on retrouve dans la fameuse maison d'enchères Christie's, il est aussi premier de la classe lors du classement de 1855 lorsqu'il obtient, en plus de son titre de Premier Grand Cru Classé, la note parfaite de 20/20. Tourné vers l'excellence dès ses premiers pas, le Château Margaux surmonte les crises (guerres, phylloxéra) grâce à des investissements importants de ses propriétaires tour à tour fascinés par le potentiel infini de ce terroir.
La famille Ginestet, déjà propriétaire du Cos d'Estournel et du Clos Fourtet, acquiert le domaine en 1949, mais la crise pétrolière et ses répercussions sur le marché du vin de Bordeaux les contraignent à vendre le domaine à André Mentzelopoulos en1977.
Restructuration du vignoble, sélection parcellaire, élevage sous futs de chêne neufs sont quelques-uns des chantiers qu'il entreprend, mais dont il ne verra malheureusement pas le résultat. Après son décès en 1980, sa fille Corinne Mentzelopoulos reprend alors les rênes du Château Margaux. L'élan spectaculaire insufflé par André Mentzelopoulos redonne à Margaux ses lettres de noblesse, alors qu'un évènement sans pareil va faire exploser le cours du Bordeaux : le millésime 1982.
Aujourd'hui
Depuis les années 1980 Margaux est au sommet du monde du vin et continue chaque année de nous offrir des vins d'exception comme les millésimes 2009 et 2010 qui laissent les oenophiles rêveurs…
Paul Pontallier, qui a été directeur du château Margaux pendant plus de 30 ans avant de nous quitter subitement en 2016, confiait son étonnement pour le fantastique millésime 2009 : « Je n'avais jamais dégusté un vin comme le 2009. Cette réussite tient du mystère, il est tellement pur que cela semble religieux. »
Corinne Mentzelopoulos, épaulé par les conseils de l'oenologue bordelais Jacques Boissenot, propulse le château Margaux vers des vins « plus margalais » où la sensibilité et l'harmonie prennent le pas sur la concentration et la richesse.
Nombre de dégustations effectuées : 4
Note moyenne sur 20 : 16
Note moyenne sur 100 : 89
(2005-09 en bouteille chez un particulier)
Dégusté à l'aveugle et non décanté. Couleur rouge sombre, d'intensité moyenne à bonne. Pourpre. Vive. Nez net, d'intensité moyenne, fruité, note de goudron. Bouche ronde à l'attaque et en milieu, riche aussi, très fruitée. Elle évolue lentement sur des tanins veloutés et un peu serrés en finale. Saveurs réglissées, florales et longues de cabernet sauvignons. On peut le goûter, mais je conseille d'attendre 2010 et avant 2020.
Wine Advocate # 115
Feb 1998
Robert Parker 89
Drink: 1998 - 2013
This estate's second wine, the 1995 Pavillon du Chateau Margaux, may turn out to be one of the most delicious examples the property has made. The wine is forward, sexy, round, and generous, with gobs of black fruit and a subtle dosage of new oak. It should drink well for 10-15 years.
Beautiful aromas of blackberry and spice, with a hint of licorice. Medium-bodied, with silky tannins and a refined finish. Mushroom and berry character. Second wine of Margaux.--'95/'96 Bordeaux retrospective. Drink now. –JS
Score: 89
Issue: Web Only - 2007
La qualité exceptionnelle du millésime s'exprime aussi pleinement dans le deuxième vin. D'une concentration digne d'un premier vin, il en a l'élégance et la longueur en bouche. Il serait dommage de le boire maintenant. Nous conseillons d'attendre au moins cinq ans avant d'ouvrir ces bouteilles, qui pourront bien sûr se garder pendant bien des années encore. (Octobre 2008)